C'est en 1875 que commence notre histoire. Alors que la famille Lacroix a emménagé il y a quelques mois à peine sur les terres britannique, une jeune enfant poussée son premier cri en ce monde par un froid lundi de novembre. Celle-ci, serait prénommée, Alice, un nom bien français pour une famille qui a quitté son pays natal pour d'autres rivages et qui bien qu'ils y retournent sembler avoir une légère nostalgie de leur patrie.

C'est ainsi que la troisième enfant Lacroix prit sa place dans la famille, entourée de parents aimant et d'une fratrie qui devrait encore s'agrandir, elle fut choyée et dorlotée, telle la fille de duc qu'elle était. Si ses parents prenaient soin d'elle, il y avait surtout un elfe de maison qui aidait à toutes les tâches ménagères et qui, en plus de la duchesse prenait grand soin de cette petite boule d'amour aux yeux d'un bleu aussi glacé que l'hiver et à la peau d'un blanc rappelant la neige qui parsemait les terres au jour de sa naissance.

Les saisons passèrent, lentement, rapidement, tout dépend du point de vue, mais un enfant grandit toujours si vite et la benjamine devint rapidement la cadette avec un jeune frère qui vint agrandir la famille avec une différence d'âge si courte qu'ils purent faire absolument tout ensemble, tel des faux jumeaux, on ne les voyaient jamais l'un sans l'autre et c'est ainsi que le temps passa, que les saisons glissèrent sur le temps et que le bambin qu'était la jeune Alice devint une enfant avec tout ce que cela comportait.

Bien sûr, il y eut des bêtises, quel enfant n'en fait pas. Mais il y eut surtout des jeux, des expériences, des compétences qui s'acquirent, se développèrent. Comment oublier les jeux dans le jardin à imiter les jardiniers en plantant des fleurs et en prenant soin de leurs floraisons ? Des fausses parties de thé et des poupées qui ne survécurent pas toujours à la délicatesse d'une enfant dont le rire ne cessait d'emplir la demeure. Elle riait de tout, joyeuse qu'elle était, s’intéressant à tout ce qu'on lui montrait, cherchant autant à découvrir qu'à plaire à ceux qui voulaient lui montrer des choses. Que ce soit un dessin, un instrument de musique ou un livre d'images, tout la passionnait, même si les livres gagnèrent sans difficulté. Les histoires cachées entre leurs pages, les contes, les princesses et les dragons. Tout cela devint une passion dévorante. Elle ne voulait plus que jouer et rejouer des scènes de ses livres favoris, mettant chaque membre de sa fratrie à contribution.

Pourtant, une lady, si elle pouvait apprécier lire, se devait d'être éduquée à bien d'autres choses. C'est ainsi qu'on lui apprit les matières générales grâce à un précepteur. Français, Mathématique, histoire, il fallait qu'elle soit un tant soit peu éduqué, en plus des cours d'étiquette, de thé, de danse, de maintiens. Elle se devait d'être parfaite en tout point et y mettait un point d'honneur, bien que le fait de marcher avec des livres sur la tête soit assez stupide à ses yeux. Un livre ça se lit. Ce que son précepteur compris fort vite, lui interdisant de lire les livres qu'ils posaient sur son crâne tant qu'elle ne marcherait pas à la perfection. Cela lui prit des heures, mais elle ne lâcha pas tant qu'elle n'y était pas parvenue et dévora les livres avec plaisir dès que la tâche fut accomplie.

Bien sûr, on lui apprit aussi la broderie, la danse, le pianoforte. Une dame du monde se devait de savoir tout cela. De se préparer à sa vie future d'épouse et mère d'un des grands de ce monde. Mais dans une famille qui pratique la magie depuis des siècles, si ce n'est depuis toujours, il y avait d'autres choses à apprendre. La magie de la demoiselle apparue aux alentours de ses huit ans quand, lisant un conte ou une fée avait de magnifiques cheveux roses, elle se teinta sa chevelure d'un blond angélique par magie. Sa magie révélée, comme le fut celle de son frère et de sa sœur avant, fut l'occasion de quelques petites festivités dans la famille. Bien sûr, son frère aîné était déjà à l'école de sorcellerie du Royaume-Uni à ce moment, mais cela ne l’empêcha pas de fêter la chose avec le reste de sa fratrie.

Continuant de grandir comme tout enfant, vint le moment de son entrée à Poudlard qui fut un déchirement absolu. Elle n'avait absolument aucune envie d'y aller. Pourquoi ? Parce que son frère, lui n'avait pas encore l'âge d'y entrer et elle refusait de passer tant de temps loin de lui. Ce fut une séparation des plus difficile que celle-ci et il fallut toute l'aide de ses aînés durant la totalité du trajet jusqu'à la célèbre école de sorcellerie pour qu'elle se reprenne.

La répartition venant, elle fut envoyée chez les poufsouffle, une maison réputée pour sa loyauté, sa patience, son travail acharné. Des qualités qu'elle était fière de posséder et qui, elle le voyait à la salle commune emplit de plantes, lui donnait cette impression d'être chez elle.

Les années passèrent, rapidement son frère la rejoins à l'école, les apaisant tout deux rapidement alors qu'ils continuaient leurs études, vivant des expériences plus ou moins fortes, lançant des sorts, faisant exploser des potions et volant sur des balais. Ce qui était assez compliqué pour les dames qui devaient monter en amazone, mais bien heureusement les selles étaient adaptées, ce qui n’empêchaient pas la demoiselle de rester sur le sol, sa peur des hauteurs l’empêchant de profiter des joies du vol en balai.

Le temps continua son œuvre. D'adolescente, elle devint jeune femme et vint ce moment où on attendait d'elle qu'elle remplisse son rôle. Qu'elle se trouve un époux, qu'elle devienne une épouse, une mère et si, de base, elle n'était pas contre l'idée, voir son aîné surveiller ses fréquentations et chercher à lui trouver un fiancé pour la marier correctement la refroidie on ne peut plus sec.

Bien sûr, comme toute demoiselle de noble lignée, elle fit son entrée dans le monde, eu son bal des débutantes, mais elle évertuée à rester loin des messieurs, préférant bien plus la compagnie de ses livres que celle de ceux-ci. Pourquoi ? Parce que son frère poussait les choses, même si elle aimait à dire qu'elle ne pouvait se marier tant que sa sœur aînée ne le serait pas, elle savait que cette excuse ne fonctionnerait pas encore bien longtemps. Aussi, se concentra t'elle sur l'idée de faire des études, de se passionner encore plus pour ses livres adorés et pourquoi pas au final, tenir une petite bibliothèque ou chacun pourrait venir prendre de quoi rêver et s'évader lorsqu'elle sera mariée ? Car oui, elle compte finir par se marier. Quand elle l'aura décidée.

Le destin finirait bien par la rattraper, mais pour l'instant, autant profiter de ces heures de tranquillité et d'étude avant que la réalité de sa condition ne la rattrape.